vendredi 9 mars 2018

Un coup de canif dans le contrat



Ça fait bien longtemps que je n’avais pas écrit ici. Non pas que je n’avais pas d’idée, mais je trouvais que je n’avais rien de véritablement intéressant à apporter dans les débats que j’avais. Donc comme le disait une grande personne : quand on n’a rien à dire, il vaut mieux fermer sa gueule.
Pour mon retour je vais vous raconter deux histoires.
La première c’est un ami qui est bien en peine dernièrement. Avec sa femme ils ont passé un accord lors de leur mise en couple. Cet accord c’est celui de la non-exclusivité libertine. Et dernièrement sa  femme, qu’il aime plus que tout, lui a dit qu’elle ne voulait plus libertiner avec lui, mais aussi qu’elle ne voulait plus qu’il libertine tout seul, car ça lui faisait trop de mal de l’imaginer dans les bras d’une autre. Le problème c’est qu’il aime beaucoup le libertinage, mais il aime aussi beaucoup son amour. Il ne veut pas lui faire de la peine, mais il est malheureux de faire une croix sur cette partie de son désir. Il ne sait pas comment réagir.

La deuxième histoire est celle d’une amie qui est bien en peine dernièrement. Avec son mari il se sont promis la fidélité. Et dernièrement elle a découvert qu’il avait des maitresses. Il lui affirme qu’il l’aime toujours, mais qu’il aime aussi aller voir ailleurs et qu’il souffrirait s’il devait choisir de ne plus avoir ces petits moments à lui à côté. Elle l’aime, mais l’idée de le savoir dans les bras d’une autre le fait souffrir. Elle ne sait pas comment réagir.

Que pensez-vous de l’histoire de mes deux amis ? Moi en tout cas j’ai un avis sur la question.
Et vous ?
En toute honnêteté à ce moment-là du récit, et ce même si vous me voyez venir, combien d’entre vous on pensé qu’il était normal pour mon ami de faire une croix sur le libertinage pour le bien de celui qu’elle aime et combien d’entre vous ont pensé que mon amie devait quitter son mari ou lui faire arrêter d’aller voir ailleurs !? Je ne pense pas me tromper en disant que la majorité des gens lisant ces lignes vont se dire cela. En tout cas, avant, je l’aurais fait. Mais ça c’était avant. Car maintenant je vois les choses autrement. Par exemple, ici il y a une chose qui maintenant me saute aux yeux : dans les deux cas c’est la même histoire et on nous a éduqué pour ne pas le voir et pour les traiter différemment.
Dans les deux cas, il y a tromperie. Mon amie avait signé un contrat moral d’exclusivité et son mari ne le respecte pas. Pire, il lui demande a posteriori de pouvoir ne plus respecter ce contrat passé entre eux pour que lui puisse en profiter. Il a choisi unilatéralement de rompre le contrat qui les unissait et veux le lui imposer. En d’autre terme : il l’a trompée.
Mon ami lui, a signé un autre contrat moral avec sa femme, un contrat de non-exclusivité. Et c’est sa femme qui a décidé unilatéralement de ne pas respecter ce contrat et veux lui imposer de ne plus le respecté pour elle pouvoir en profité. En d’autre terme : Elle l’a trompé.

Dans les deux cas donc, notre réaction devrait être la même. Que notre réaction soit dans les deux cas de l’acceptation ou de la vindicte, mais que notre réaction soit la même. Pourquoi dans un cas devrions-nous trouver normal que l’on demande l’exclusivité « par amour » après avoir promis le couple libre, alors que dans l’autre cas nous devrions vilipender le satyre qui ose aller coucher avec d’autre femme que la sienne ? 
Un contrat c'est un accord entre deux parties ou plus. Cet accord peut être renégocié, mais si cela se fait c'est en acceptant la possibilité d'une fin car les négociations n'auront pas abouties. Cela doit se faire d'un "commun accord" justement. Là dans les deux cas, il y a eu accord, puis l'un des deux ne se sent plus bien dans les termes prévus. Ce sont des choses qui arrivent, et rien d'anormal ni de condamnable à cela. Le problème ici, c'est que dans les deux cas, ils choisissent de se libérer de ce contrat, et d'imposer à l'autre la rupture de celui-ci, en faisant au passage un petit chantage affectif. Cela s'apparente ici à ces sites, ou programmes, qui une fois qu'ils sont installés dans vos vies et habitudes changent les CGU avec comme choix : "j'accepte" ou "je désinstalle/supprime mon compte". On a toujours le choix certes, mais on a le choix entre perdre un acquis ou un autre. Peut on vraiment encore appeler cela un choix ?