lundi 11 juin 2018

La différence c'est les sentiments



"Le polyamour ce n'est pas du libertinage, nous on a des sentiments, c'est pas que du cul !"
Voici une phrase que l'on entend souvent dans la bouche des poly en train d'exposer ce qu'est le polyamour. L'essence même de la différence serait donc celle-ci, les polyamoureux ne cherchent pas du sexe, mais bel et bien des sentiments. Et c'est vrai, être poly c'est se laisser le droit d'aimer plusieurs personnes. On peut donc avoir plusieurs histoires d'amour en parallèle et les sentiments qui vont avec. D'un autre coté les poly ont aussi des relations sexuelles avec leurs amoureux et leurs amoureuses. Et le sexe est quand même une composante importante dans une relation, il y a donc aussi du sexe dans les relations polyamoureuses.(Apparté : Je mets ici volontairement les polyaffectifs et les asexuels à part, non par jugement de valeur, mais simplement parce qu'ils représentent un cas particulier.)
A contrario, les libertins eux ne chercheraient que du sexe, pas de sentiment là dedans... En tout cas c'est ce que semble penser beaucoup de monde. Et pourtant, dans le milieu libertin se nouent des sentiments aussi. Des sentiments d'amitiés, mais aussi des sentiments amoureux. Et quand on y pense c'est logique, il existe beaucoup de couples qui se sont formés sur les bases d'une attirance physique. Pourquoi ça serait différent dans le cas des libertins ? Il en est même qui découvrent le polyamour en entrant par la porte du libertinage (coucou mon amour !).
Chose amusante, au moment où je commence à écrire cet article après de long mois à me demander comment m'y prendre et à réfléchir sur la question, un débat s'est ouvert sur le forum polyamour.info sur le sujet. C'est donc le signe qu'il faut que j'arrête de procrastiner et que je m'y mette sérieusement.

En résumé dans ce sujet un couple se pose la question s'ils ne sont pas dans une démarche de polyamour, car ils ont envie d'une relation à trois, mais que contrairement au libertinage ils veulent prendre le temps de faire connaissance avant. Et ces personnes se voient répondre que ce qu'ils cherchent ce n'est pas des sentiments, mais du sexe et que donc ce n'est pas du polyamour mais du libertinage. S'ensuit un débat, sur les sentiments dans le libertinage.
Dans ce débat on peut y lire des chose comme :
  • "Je conçois aussi le libertinage comme une absence de sentiments et une attirance purement sexuelle"
  • "En libertinage, vous laissez vos sentiments à la porte - en polyamour, vous aimez plusieurs personnes sentimentalement."
  • "En polyamour, l'autre (ou les autres) impacte(nt) notre vie complètement, même sans vie commune. Ce ne sera pas juste le souvenir d'un super bon moment passé ensemble."
Ainsi se dépeint le monde du libertinage dans le monde polyamoureux : un truc sans sentiment, juste de bon moment sans réel importance, le tout avec une certaine condescendance. Et nos amis un peu paumés par ce qu'ils ressentent n'en sont pas plus avancés.

Pourquoi ce sentiment de supériorité ? Comment se fait-il que les polyamoureux aient ce sentiment que ce qu'ils vivent est supérieur à ce que vivent les libertins ? Et les poly ne sont pas les seuls, car en comparant les deux auprès de monogames, vous avez de grande chance pour que l'un soit vu comme plus "pure" que l'autre.
Mais ce qui me semble logique dans la population monogame, m'apparait paradoxal dans la population polyamoureuse. Dans ce milieu qui se targue de faire sauter les barrières, de penser en dehors des cases, de lutter contre le patriarcat, etc. tout cela à juste titre, subsiste encore une grosse empreinte sociétale sur un certains nombre de choses. Et l'une des plus grosses empreintes est celle qui dit que le sexe est inférieur au sentiment amoureux. L'important dans un couple serait le sentiment amoureux, le sexe ne serait que secondaire. Parce que le sexe c'est animal, c'est un instinct, c'est bas dans l'évolution. Les sentiments c'est intellectuel, c'est humain, c'est supérieur. L'éros, l'amour vulgaire contre le Philia, l'amour sacré s'opposeraient. Et cela depuis Platon, c'est dire si ça ne date pas d'hier.


Mais ne soyons pas sectaires, car quand dans le milieu libertin nous parlons du polyamour, là aussi les réactions sont assez semblables, mais dans le sens inverse.
  • "Il fait ce qu'il veut de son corps, mais son cœur m'appartient."
  •  "Si jamais je tombais amoureux, j'arrêterais tout de suite."
  • "Moi je n'embrasse pas je garde ça pour mon amoureuse."
Au passage, il est intéressant de noter que dans le milieu libertin, embrasser est pour beaucoup considéré comme plus intime qu'un coït. Comme quoi, la relativité est une question de point de vue.
"Mais alors, quel est le problème, alors que tout le monde est d'accord ?" me direz vous. Et vous n'aurez pas tort (oui j'aime brosser mon lecteur dans le sens du poils). En fait, vous répondrais-je, le problème en dehors du fait que, comme je l'ai dit au début de ce billet, il existe des sentiments dans le libertinage, sentiments qui vont de la simple camaraderie à l'amitié forte et aussi à l'amour, c'est surtout que si les libertins se refusent à trouver l'amour dans leur milieu, ce n'est pas une raison pour autant de considérer que cela est inférieur au polyamour. Les deux ne sont au final que des versions différentes de relations ouvertes et la frontière entre eux est floue et la porosité entre les deux est très importante. Et dans les deux cas, l'annonce à la famille est source de malaise...

lundi 28 mai 2018

Les hommes savent bien ce que les autres hommes ont dans la tête



Car tous les hommes « savent bien ce que les autres hommes ont dans la tête ». Mais ceci est encore une autre histoire pour un autre billet...

En écrivant ces lignes je ne pensais pas plus loin que le fait que ça puisse donner matière à un autre article. Mais visiblement, la lecture de cette phrase en a frustré plus d'un et plus d'une qui est "resté sur sa faim". Je vais donc arrêter de repousser ma logorrhée et me mettre à écrire mes pensées. Mais autant dire que ça ne va pas être simple de mettre au clair le fouillis de pensés que m'inspire cette simple phrase.

Il y a tellement de chose dans cette petite phrase que je ne sais pas trop par où commencer. Essayons avec un peu de contexte, je suis un homme, hétéro, cis-genre, européen ayant une vie tout ce qu'il y a de confortable. Et si mon enfance n'a pas été rose, maintenant je n’ai plus à me plaindre. Autant dire qu'à la loterie de la vie, je fais plutôt partie des chanceux. Pourquoi cette mise en contexte ? Hé bien tout simplement parce que cette phrase en tant qu'homme éduqué dans notre société française actuelle, il fut un temps où j'y ai cru.
En tant que petit garçon on nous apprend que pour nous c'est normal d'avoir envie de jouer à touche-pipi, on glorifie nos envies sexuelles si nous commençons à montrer de l'attirance pour "les filles". D'ailleurs les pères se félicitent que leurs fils soient des tombeurs, ils se tapent dans le dos et congratulent leur couillu quand il a enfin trouvé une donzelle qui a bien voulu les déniaiser, et lui souhaitent par la suite plein de conquêtes et espère qu'il sera un bon coup car il en va de l'honneur des hommes de la famille.
A contrario, s'ils ont une pissouse, la première question qu'ils vont se poser entre eux c'est "As-tu un fusil de chasse et des pièges à loup ?" et proposer en rigolant de s'échanger l'adresse du couvent le plus proche. Et quand, vers 18 ans, vient le temps d'une sexualité possible, même si prématurée, aux yeux des parents, alors la maman ira voir sa fille pour lui expliquer que le premier devra être cher à son cœur, être quelqu'un de spécial, que sa fleur ne s'offre pas au premier venu, qu'il faut faire bien attention à bien le choisir car un premier ça compte beaucoup. Et quand cette dernière avouera qu'elle a déjà connu le loup il y a quelques années déjà, là, on demandera à la demoiselle délurée si elle est sûre que le garçon l'aimait vraiment, et si elle aussi l'aimait pour de vrai. On la mettra en garde contre le fait de ne pas simplement vouloir faire comme ses copines, et bien sûr on s’inquiétera du fait qu'elle ai pensé à se protéger des grossesses tout en lui souhaitant que ce soit son véritable amour en espérant qu'elle soit toujours avec bien sûr. Et si ce n'est pas le cas, elle aura surement le droit à "t'inquiète pas le prochain sera peut être le bon".
Ces deux comportements vous paraissent peut être caricaturaux, mais pourtant c'est du vécu autour de moi. Pour ma part, je dois avouer que j'ai commencé à ouvrir les yeux à la naissance de ma fille. C'est là que j'ai commencé à tiquer sur cette différence de discours qui m'étaient tenus entre mon fils et ma fille. Rien de méchant, juste des blagues qu'on se dit entre papas en riant de bon cœur et sans méchanceté aucune. De bon conseil qu'on donne, qu'on a donné ou qui nous ont été donnés. De belles phrases qu'on entend dans les films, les séries, les livres, les BDs et tout autre média. J'ai fini par y voir un dénominateur commun :

Mon fils devait être encouragé, ma fille devait être protégée.


C'est à ce moment que mon esprit fût pris d'un doute et commença à se poser ma question préférée. La question dont les réponses ne m'ont jamais déçu. Une question simple, et pourtant puissante. Cette question tient en un seul mot : "Pourquoi ?"
Pourquoi cette différence de traitement entre filles et garçons ? Qu'est-ce qui justifie cela ? Pourquoi devrais je protéger ma fille ? Contre quoi ?
Assez rapidement je suis arrivé à une conclusion assez dérangeante : si je devais protéger ma fille c'était parce que je devais encourager mon garçon et que si j'allais devoir encourager mon garçon c'est parce que j'allais apprendre à ma fille à se protéger. Nos filles doivent se méfier parce que nos fils apprennent à insister. Nos fils doivent insister parce que nos filles apprennent à se méfier. C'est sans fin.

Ainsi on finit par générer des comportements où les femmes se positionnent en proie et les hommes en prédateurs. Dit comme ça, ça peut vous paraître un propos féministo-extrémiste, le genre de propos balayé d'un revers de la main quand on ne sait pas trop quoi rétorquer à part que "non c'est pas vrai". Et pourtant, si on essaye d'inverser les rôles que se passe-t-il ?
Imaginons une femme seule dans un bar (déjà là c'est inhabituel) qui au lieu d'attendre patiemment qu'un homme vienne à elle pour lui payer un verre et lui dire que son père était un voleur car il a pris les étoiles du ciel pour les mettre dans ses yeux, va à la rencontre du gars à l'autre bout du bar sur qui elle a flashé, et lui propose de lui offrir un verre en s’asseyant à coté de lui et à la fin de la soirée l'invite chez elle pour "un dernier verre".
Je ne sais pas pour vous, mais moi ce genre de scène me parait de la science-fiction en l'état actuel des choses. En revanche, il m'a été souvent relaté la situation inverse par des amies et des amis. Et cette situation, dans laquelle l'un des protagonistes est en chasse et l'autre chassé, est régulièrement visible dans les lieux de sociabilisation mais avec l'homme dans la position du dragueur. D'ailleurs on dit bien un dragueur, pas une dragueuse. Pour les femmes on parlera plus souvent d'allumeuse dans ces cas-là. Un mot, qui même si dragueur est moins bien connoté maintenant, est quand même bien plus négatif et accusateur. Déjà parce qu'une allumeuse ça ne va pas au bout des choses, car rappelez-vous qu'une fille ne donne son corps qu'à un homme qu'elle aime et qui l'aime, ensuite parce que si ce n'est pas une allumeuse c'est que c'est une fille facile. Et là c'est encore pire.
Car oui, il y a pire qu'une allumeuse c'est une fille facile, celle qui se donne au premier venu (on notera au passage le terme "donner") ou bien trop rapidement.
Amusez-vous à faire la recherche suivante sur votre moteur de recherche préféré : "how many date before sex" ou en bon Français "combien de rendez-vous avant de coucher". Autant les articles que les commentaires de ces derniers vous montrerons que cette question est loin d'être une une question anodine pour beaucoup de femmes et d'hommes. Même si là encore, vous y verrez la différence de lecture de cette question. Les femmes se posent la question sous la connotation : "combien attendre pour ne pas avoir mauvaise réputation ?", alors que les hommes eux plutôt : "combien attendre pour ne pas la faire fuir ?". Là encore, l'un cherche à savoir jusqu'où il peut insister, l’autre jusqu'où elle peut résister.

Je digresse, je digresse, mais pas tant que ça. Car oui on en arrive à la fameuse phrase "on sait bien ce que les hommes ont dans la tête". Et ce que les hommes-chasseurs ont dans la tête c'est la volonté de chasser un trophée. Et ce trophée est situé entre les jambes des demoiselles-proies. Il devra pour l'obtenir user de ruses et de patience. Mais il n'est pas exclu que certains y préfèrent la méthode du piège et la force. C'est justement pour cette raison que nos demoiselles-proies devront quand à elle apprendre à se méfier, rester toujours sur le qui-vive et ne pas laisser penser qu'elle est une proie facile, au risque de voir défiler tout les hommes-chasseurs viandards et à se voir considérées comme une proie de piètre qualité et sans véritable intérêt puisque tout chasseur sait bien qu'il est plus glorifiant de réussir à obtenir une proie difficile.

Tout ceci étant dit, il reste un gros problème. Comment y remédier ?
On pourrait commencer par enseigner à nos fils qu'ils ne sont pas des chasseurs et à nos filles qu'elles ne sont pas des proies. C'est un très bon début, même s'il n'est pas exempt de problème pour eux car tant que la majorité ne sera pas éduquée comme cela, ils risquent de se voir jugés par les autres à la lumière ce qu'ils n'ont pas été éduqué pour être.
Reste aussi le problème pour ceux qui ne sont plus des enfants. Ainsi dans les lieux de drague et de rencontre, on retrouve d'un côté des femmes qui se comportent comme on leur a appris, telles des princesses dans leur tour attendant de voir si l'un des princes mérite son attention, et de l'autre des hommes se comportant aussi selon un schéma acquis et pour qui un "non" n'est qu'un "peut-être" et qui pensent que s'ils ne sont pas insistant ils n'auront rien. Et là, à moins d'une prise de conscience globale ça va être très dur. Mais je ne désespère pas. Car je sens poindre chez certaines de mes amies l'envie de ne plus répondre à ce schéma.

vendredi 9 mars 2018

Un coup de canif dans le contrat



Ça fait bien longtemps que je n’avais pas écrit ici. Non pas que je n’avais pas d’idée, mais je trouvais que je n’avais rien de véritablement intéressant à apporter dans les débats que j’avais. Donc comme le disait une grande personne : quand on n’a rien à dire, il vaut mieux fermer sa gueule.
Pour mon retour je vais vous raconter deux histoires.
La première c’est un ami qui est bien en peine dernièrement. Avec sa femme ils ont passé un accord lors de leur mise en couple. Cet accord c’est celui de la non-exclusivité libertine. Et dernièrement sa  femme, qu’il aime plus que tout, lui a dit qu’elle ne voulait plus libertiner avec lui, mais aussi qu’elle ne voulait plus qu’il libertine tout seul, car ça lui faisait trop de mal de l’imaginer dans les bras d’une autre. Le problème c’est qu’il aime beaucoup le libertinage, mais il aime aussi beaucoup son amour. Il ne veut pas lui faire de la peine, mais il est malheureux de faire une croix sur cette partie de son désir. Il ne sait pas comment réagir.

La deuxième histoire est celle d’une amie qui est bien en peine dernièrement. Avec son mari il se sont promis la fidélité. Et dernièrement elle a découvert qu’il avait des maitresses. Il lui affirme qu’il l’aime toujours, mais qu’il aime aussi aller voir ailleurs et qu’il souffrirait s’il devait choisir de ne plus avoir ces petits moments à lui à côté. Elle l’aime, mais l’idée de le savoir dans les bras d’une autre le fait souffrir. Elle ne sait pas comment réagir.

Que pensez-vous de l’histoire de mes deux amis ? Moi en tout cas j’ai un avis sur la question.
Et vous ?
En toute honnêteté à ce moment-là du récit, et ce même si vous me voyez venir, combien d’entre vous on pensé qu’il était normal pour mon ami de faire une croix sur le libertinage pour le bien de celui qu’elle aime et combien d’entre vous ont pensé que mon amie devait quitter son mari ou lui faire arrêter d’aller voir ailleurs !? Je ne pense pas me tromper en disant que la majorité des gens lisant ces lignes vont se dire cela. En tout cas, avant, je l’aurais fait. Mais ça c’était avant. Car maintenant je vois les choses autrement. Par exemple, ici il y a une chose qui maintenant me saute aux yeux : dans les deux cas c’est la même histoire et on nous a éduqué pour ne pas le voir et pour les traiter différemment.
Dans les deux cas, il y a tromperie. Mon amie avait signé un contrat moral d’exclusivité et son mari ne le respecte pas. Pire, il lui demande a posteriori de pouvoir ne plus respecter ce contrat passé entre eux pour que lui puisse en profiter. Il a choisi unilatéralement de rompre le contrat qui les unissait et veux le lui imposer. En d’autre terme : il l’a trompée.
Mon ami lui, a signé un autre contrat moral avec sa femme, un contrat de non-exclusivité. Et c’est sa femme qui a décidé unilatéralement de ne pas respecter ce contrat et veux lui imposer de ne plus le respecté pour elle pouvoir en profité. En d’autre terme : Elle l’a trompé.

Dans les deux cas donc, notre réaction devrait être la même. Que notre réaction soit dans les deux cas de l’acceptation ou de la vindicte, mais que notre réaction soit la même. Pourquoi dans un cas devrions-nous trouver normal que l’on demande l’exclusivité « par amour » après avoir promis le couple libre, alors que dans l’autre cas nous devrions vilipender le satyre qui ose aller coucher avec d’autre femme que la sienne ? 
Un contrat c'est un accord entre deux parties ou plus. Cet accord peut être renégocié, mais si cela se fait c'est en acceptant la possibilité d'une fin car les négociations n'auront pas abouties. Cela doit se faire d'un "commun accord" justement. Là dans les deux cas, il y a eu accord, puis l'un des deux ne se sent plus bien dans les termes prévus. Ce sont des choses qui arrivent, et rien d'anormal ni de condamnable à cela. Le problème ici, c'est que dans les deux cas, ils choisissent de se libérer de ce contrat, et d'imposer à l'autre la rupture de celui-ci, en faisant au passage un petit chantage affectif. Cela s'apparente ici à ces sites, ou programmes, qui une fois qu'ils sont installés dans vos vies et habitudes changent les CGU avec comme choix : "j'accepte" ou "je désinstalle/supprime mon compte". On a toujours le choix certes, mais on a le choix entre perdre un acquis ou un autre. Peut on vraiment encore appeler cela un choix ?