jeudi 29 juin 2017

Hellfest, le carnaval médiéval moderne



Le Week-End du 17 Juin j'étais  au Hellfest pour la troisième fois de ma vie. Et comme les deux fois précédentes en 2012 et 2015, j'y ai trouvé cette atmosphère particulière, une sorte de mélange de liberté et de défouloir, mais aussi un grand respect des uns et des autres.
Pour ceux qui ne le sauraient pas encore le Hellfest est un festival de musique metal qui se passe tous les ans depuis 12 ans à Clisson (44). Toutes les musiques "extrêmes" y sont représentées, du bon gros death metal qui tâche façon Gojira jusqu'au Hard-FM doucereux de Scorpion en passant par des trucs plus ou moins "pointus" comme In extremo, sorte de troubadours Teutons qui ont mis les doigts dans une prise ou encore Ultra Vomit, des Nantais qui font du heavy metal parodique bien délirant. Le tout en 160 concerts sur 6 scènes pendant 3 jours. Autant dire que ça envoie du lourd.
Et là, si comme Christine B. vous n'y connaissez absolument rien et que vous n'avez vu de loin que les pochettes de groupes de black metal, vous vous dites que c'est un endroit où les gens doivent faire la tête, être tous grimmés en noir et blanc, brûler des crucifix, et autres choses auxquelles on s'attend dans "un festival qui promeut et véhicule la culture de mort" (ou carrément sataniste selon Philippe DV.).
Mais si jamais vous avez fait un petit effort d'information et de recherche, en tapant simplement "Hellfest" dans un moteur de recherche, vous êtes tombés sur des images assez étonnantes. Cette année, celle qui tourne le plus est l'image d'une paraplégique qui slam sur la foule devant les mainstages. Image étonnante certes mais, croyez le ou non, image tout à fait normale dans ce festival, tous les ans des metaleux en fauteuils se retrouvent portés à bout de bras par d'autres metaleux. Vous trouverez aussi des gens déguisés, et pas tous en squelette ou en goules. Cette année j'ai pu croiser des licornes, Spiro le dragon, les Power Rangers, une momie, les tortues ninja, une princesse barbue, un gars habillé d'une simple chaussette, et encore plein d'autre. Et tout ce petit monde s'amuse dans la joie, la bonne humeur et la poussière (Car oui s'il est un fléau au Hellfest quand il faut chaud et sec c'est bien celui de la poussière).
L'autre chose intéressante au Hellfest, c'est qu'on est tous là bas dans nos "habits du dimanche", on a, en tout cas pour ceux qui ne se déguisent pas pour le festival, enlevé nos déguisements de travail pour se glisser dans nos blousons en cuir ou en jean patchés, nos pantalons treillis, kilt et autres T-shirt à l’effigie de nos groupes préférés. Comme vous le savez sûrement, le code vestimentaire est un fort marqueur social, on se trouve donc, l'espace d'un Week-End, à égalité. On pourra ainsi croiser trois personnes discutant du groupe qu'il faut aller voir tout en échangeant une bière sans réussir à distinguer celui d'entre eux qui est ouvrier tourneur-fraiseur, PDG d'une PME ou cadre dans un boite d'assurance. Et il y a de grande chance aussi, à moins de le connaitre, que vous ne réussissiez pas à deviner si l’énergumène qui a gueulé "APÉRO !!!" devant votre tente à 5h du mat avant d'aller se coucher est en fait DRH dans une SSII à la défense ou étudiant en deuxième année de lettre classique.

Réfléchissant à tout ça pendant ce WE, je me suis rappeler d'un livre que j'ai eu étant enfant "la vie privée des hommes - Au temps des chevaliers et des châteaux forts". Dans ce livre (qui appartient à une collection qui introduisait l'histoire auprès des enfants) il y avait un chapitre sur le carnaval au moyen-age. Le carnaval médiéval y était décrit comme un moment dans l'année de liberté presque totale, un moment où les rangs sociaux étaient effacés, le riche marchant pouvant côtoyer le cerf, l'un déguisé en l'autre. Les comportements absurdes et le lâcher prise y était accepté voire encouragé. Et en y pensant le Hellfest c'est tout à fait ça. Pendant ces quelques jours tout le monde y est égal, on peut tout y vivre (mais pas n'importe quoi), certains diront même en plagiant le célèbre dicton de Las Vegas : "Ce qui se passe à Clisson ! Reste à Clisson !".

A titre d'anecdote, je m'en vais vous conter nos voisins de camp cette année. Quand nous sommes arrivés le jeudi après midi, ils étaient déjà installéd et avaient visiblement commencé à se rafraîchir le gosier à l'aide de la boisson houblonnée drogue officiel des metaleux. Ils parlaient fort, très fort. Ils étaient très excités, leur camp au fur et à mesure du WE s'est couvert de cadavres de bouteilles et ils ont braillé tout le WE. Ca sentait la finesse à plein nez. Quand est arrivé le lundi matin, comme par un coup de baguette magique, leur comportement a changé au moment de plier les tentes, je ne voyais plus les mêmes personnes, les propos étaient posés et sages. Je ne sais pas ce que le "chef" du groupe fait dans la vie, mais vu comment il se comportait et comment il gérait sa troupe à ce moment là, je ne serait pas étonné d'apprendre qu'il soit cadre, ou même gérant d'une PME. Leur camp qui quelques heures avant était limite un dépotoir de cadavres de bouteilles se trouva à leur départ ne laisser qu'un petit monticule de poubelles triées, vert pour le verre, jaune pour le carton et les canettes, bleu pour le reste. Laissant aux bénévoles le soin de récupérer cela comme il se doit.

Voilà donc l'idée, pendant ces quelques jours, nous étions "autres", nous avons pu libérer la pression, nous retrouver entre personnes partageant un simple goût commun pour des musiques particulières. Bon tout n'est pas tout rose non plus, y a des trucs pas cool, certains ne savent pas tenir l'alcool, et ne savent pas s'arrêter. Mais je dois dire que je n'ai pas remarqué de nuisance particulièrement marqué, au contrairement même.
Et puis je préfère me focaliser sur ce qui me surprend toujours agréablement comme ces petits moments de partage et d'entraide qu'on peut voir là-bas. Un de ces points emblématiques est qu'au Hellfest, lors d'un circle pit si tu tombes tu trouveras quelqu'un pour te récupérer par le colback et te remettre sur pied avant de te faire mal. Des petits moments de libertés individuelles et collectives aussi, qui permettent, par exemple, à certaines femme de se balader seins nus sans qu'on les fasse chier. Et d'ailleurs gare aux fâcheux qui ne comprendraient pas qu'il faut se contenter de regarder poliment, car les dames là-bas ne sont pas des demoiselles en détresse, et au pire elles peuvent compter sur les autres autour en cas de besoin.

Vous l'aurez compris, j'adore ce festival, autant pour la musique que pour son ambiance. J'aime ce coté "soupape" de liberté. Et j'espère que nous saurons le conserver encore longtemps.

dimanche 28 mai 2017

Paternité et généalogie




Il est une question qui arrive très rapidement quand on parle de Polyamour c'est : "Mais comment vous faites avec les enfants pour savoir qui est le père !?"

Ce questionnement montre, selon moi, deux choses :
La première c'est que le premier raccourci qui est fait c'est Polyamour = sexe dissolu. Car oui c'est bien connu, une relation amoureuse ce n'est pas que pour le sexe il y a quelque chose en plus, mais seulement dans le cas des relations monogames et hétérosexuelles, car sans l'un de ces deux critères alors on est forcément dans la luxure et donc qui dit luxure dit : on baise tout ce qui passe et on se fait sauter par tout ce qui traîne, et pas besoin de demander les noms.

A cette affirmation, je répondrais : quand bien même on n'est pas dans un film américain et qu'au 21ème siècle il est possible de gérer sa conception et que quand bien même une femme aurait des rapports multiples, non protégés, sans attention particulière, dans un temps court autour de la période d'ovulation avec plusieurs hommes ayant un physique très proche, il existe maintenant des tests ADN non invasifs et abordables qui pourront répondre à vos questionnements (Attention cependant ces tests ne sont pas légaux en France). Mais plus simplement sinon : On sait se tenir !

En y réfléchissant un peu plus on peut voir que cette question implique un amalgame entre père et géniteur et que le premier ne peut l'être que s'il est le second. Et c'est vrai que c'est intuitif, c'est logique, c'est normal...J'ai fait un enfant je suis son géniteur donc je l'élève, je suis donc le père. Quoi de plus "naturel" à ça ?

On connaît tous pourtant des personnes dont le géniteur n'est pas le père de l'enfant. Un homme qui sachant, ou non, qu'il n'est pas celui qui a mis la "petite graine" l'a éduqué, élevé, a pourvu à ses besoins. Avec un taux de divorce de plus de 50% on connaît tous aussi des marâtres et des parâtres qui s’occupent d'enfants comme s'ils "étaient les leurs", pour certains même mieux que leurs géniteurs ou génitrice. On pourrait aussi parler de ces parents dont les enfants ont été adoptés, qui prouvent que l'amour filial n'est pas qu'une question de génétique.

Et pourtant cette idée de vouloir limiter la parentalité à la génétique est encore vivace et puissante. A tel point que dans beaucoup de films, séries et média de divertissement on nous raconte l'histoire de l'enfant qui rejette son père ou sa mère pour aller chercher son géniteur ou sa génitrice et nouer des liens d'instinct beaucoup plus puissants que les autres simplement parce que "ils sont du même sang". C'est même un des poncifs des séries américaines qui m'énerve le plus.

Sur le plan de la génétique évolutive ça se tient. On veut que ce soit ses propres gènes qui perdurent car on veut que notre patrimoine génétique reste dans la lignée humaine à l'avenir. Pourtant ça fait un moment qu'à quelques pathologiques exceptions près, les mâles humains ont arrêté de zigouiller les petits des femelles qu'ils venaient de conquérir. Donc le coté "c'est la nature qui veut ça" il est quand même assez limité.
Et même sans aller jusque là, comme je viens de le dire, il existe beaucoup de parâtres et de marâtres qui éduquent leur beau-fils et belle-fille sans être ce que les contes de fées ont dépeint et réussit à faire entrer dans le langage courant. J'imagine qu'à de rares exceptions près, en lisant ce texte vous avez tiqué sur ces mots et vous avez à la lecture de marâtre vu au choix, celle de Blanche-neige ou celle de Cendrillon. Vous ne saviez peut-être même pas que marâtre ne voulait dire autre chose que "mauvaise belle-mère" et l’existence du mot parâtre vous était probablement inconnue. Et pourtant ces mots ne sont pas négatifs à la base, et ne sont que des indicateurs de liens familiaux.

<aparté> il est intéressant de voir comment dans le langage courant, en même temps que "marâtre" et "parâtre" ont disparu pour être remplacé par "beau-père" et "belle-mère", qui sont à la base les parents du conjoint, les termes "gendre" et "bru" ont eux à l'inverse été remplacé par "beau-fils" et "belle-fille". Enfin surtout bru, gendre est encore utilisé. Résultat on se retrouve dans une discussion à devoir préciser de qui on parle. Car le fils de mon beau-père c'est mon beau-frère, mon demi-frère ou bien une personne totalement étrangère à ma généalogie qui est le fils du second mari de ma mère, qu'il a eu avec sa première femme. Bon, il se trouve que ma femme n'a qu'une sœur, ça simplifie, mais ça me laisse quand même deux possibilités :)
</aparté>

Mais alors pourquoi cette idée est elle si ancrée encore à l'heure des familles recomposées ? Depuis que j'ai commencé à écrire ces lignes je pense très fortement à deux marâtres de mes amies (elles détestent que je les appelle comme ça *Troll*) et qui me disent toutes les deux la même chose : elles aiment leurs beaux-enfants comme les leur et se sentent un devoir envers eux qui est le même qu'envers leurs propres enfants. Elles les aiment de la même manière, elles les aident de la même manière, elles les engueulent de la même manière. Le problème, pour l'une des deux en tout cas, c'est la mère qui semble se sentir en danger vis à vis de cet amour. la maman semble avoir peur d'être dépossédée de l'amour de son enfant et de la possibilité de l'aimer si la marâtre peut en faire autant. En conséquence elle développe une forte antipathie pour mon amie et semble faire preuve, en tout cas de ce qu'on me rapporte, d'un comportement de jalousie compétitive.

En fait on y revient encore. On ne peut aimer que ce qu'on possède et on possède ceux qu'on aime.


mardi 4 avril 2017

La société, le sexe et la violence


Il y a une chose que j’ai toujours du mal à appréhender dans notre société c’est son rapport au sexe et à la violence et par extension le rapport que celle-ci entretient avec la notion de protection des mineurs.
Je suis toujours surpris de voir les réactions des parents autour de moi sur ces sujets. A titre d’exemple voici une petite anecdote :
Un jour discutant avec les parents d’amis de mes enfants, je faisais part du fait que je ne voulais pas que mon fils joue à GTA V et que de ce fait il arrivait qu’il se fasse éjecter par les dit copain parce que s’il est là ils ne peuvent pas jouer (oui mon fils est visiblement obéissant sur le sujet. Jusqu’à quand ? telle est la question). Réponse du papa : « Oh faut pas t’en faire, les scènes qui dérangent sont bien cachées, ce n’est pas obligé pour avancer dans le jeu ».

Le discours ici est typique de ce que je rencontre autour de moi : ce qui gêne ce sont les scènes de sexe potentielles. Le fait que le jeu soit basé sur un personnage de malfrat qui tabasse, tue et vole n’est pas dérangeant car « ce n’est qu’un jeu », mais le fait que le personnage puisse avoir un rapport sexuel explicite dans le jeu, ça pourrait l’être, mais heureusement c’est « bien caché ». C’est d’ailleurs pour ça qu’un enfant de 9 ans peut jouer à CoD avec l’approbation de ses parents : il n’y a pas de sexe, c’est juste une FPS...
Par contre souvent quand ces mêmes parents viennent à la maison et voient que dans nos toilettes trônent les Fluide Glacial, certains d'entre eux vont nous poser la question suivante de manière faussement candide : « Mais vous n’avez pas peur s’ils lisent ça ? Ce n’est pas de leur âge, ça parle de sexe et il y a des bites (mot chuchoté) dessinées partout » ou quelque chose d’approchant.

Il semble que le sexe reste quelque chose de mal pour la plupart des adultes, un truc honteux dont il faut protéger les enfants le plus longtemps possible. Car s’ils venaient à voir des êtres copuler pourraient être irrémédiablement traumatisés. A contrario la violence est quelque chose de normal et un enfant peut tout à fait faire la différence entre jeu et réalité et le fait de voir un individu exploser la tête de l’autre à l’aide d’une batte n’est pas grave dans un média.

Et c’est là où moi je ne comprends plus. Le sexe c’est 2 personnes (ou plus ne soyons pas étroits d'esprit) qui se donnent et reçoivent du plaisir. Un bon moment échangé qui laisse de bonnes sensations quand il est bien fait. La violence ce sont des coups, des cicatrices, des séquelles et parfois la mort ! En quoi le sexe serait il grave et dangereux ? En quoi la violence serait elle banale et légitime ? Pour ma part je préfère que mon fils me pique mes Manara ou ma collection Rombaldi des Chefs d’œuvre de la BD érotique plutôt que d’autre BD où l’on a des scènes de fusillade, de mort et autre truc bien sanglant. Je trouve aussi étonnant qu’Emmanuelle, film érotique des années 70 soit toujours « Interdit au moins de 16 ans », alors que L'Exorciste, film d’horreur de la même période est quand à lui maintenant déclassé et seulement « Interdit  au moins de 12 ans ». De même j'ai été très surpris dernièrement en allant voir Logan. Le film est « déconseillé au moins de 12 ans », je m'attendait à un truc assez gentillet comme le furent les premier X-Men. Ma surprise fut de taille à la vision de la première griffe en adamantium traversant le crâne d'un individu qui venait de tirer à coup de fusil à pompe sur un Logan en colère.
Pour être clair, l’état Français considère que je peux regarder L'Exorciste avec mon fils, ou qu'il peut aller voir Logan au cinéma, mais que je suis répréhensible si je lui laisse la possibilité de voir Emmanuelle. Pourtant, je pense que si je lui montre le premier il sera clairement traumatisé, et pour longtemps lui donnera des cauchemars, alors qu’avec l’autre au pire, il sera gêné et aura matière pour ses premiers rêves érotiques qui  ne devraient plus tarder.
Je conçois et approuve le fait qu'il y ait des restrictions, tout n'est pas visible à tout âge, mais je ne comprends pas pourquoi ce laxisme sur la violence et au contraire ce déchaînement sur ce qui se rapporte au sexe. Il n'y a qu'à voir les réactions outrées des associations de parents d'élève parce que une des tours du château de la petite sirène ressemble à leur dildo, ou bien que le prêtre semble avoir la gaule lors du mariage (alors qu'en fait c'est son genou), alors qu'ils sont plutôt muets sur le fait que dans la Belle et la bête on a un homme caractériel et violent qui emprisonne une jeune femme et que celle-ci va développer le syndrome de Stockolm et finir par l'épouser.
Est-ce vraiment ça la « normalité » ? Est ce vraiment ça que nous devons léguer à nos enfants, un monde où le plaisir partagé est honteux et sale mais où la violence et la haine sont de simples sources de divertissement ?
Le pire c’est qu’en écrivant ça, je m’aperçois que moi-même un film Emmanuelle ça me fait chier alors que j’adore L’Exorciste et que j'ai trouvé Logan très bon. Etre témoin d’horreur est donc aussi pour moi source de divertissement et regarder du sexe source d’ennuis.
On a beau s’en défendre de toute nos forces mais même les plus athées d’entre nous sont encore bien marqués par le sceau de la sexualité Abrahamique dans laquelle baigne notre société judéo-chrétienne, cette sexualité honteuse source de tous les maux (et surement du péché originel) et dangereuse dont il faut protéger les innocents le plus longtemps possible. Et quand je dis innocent, je devrais plutôt dire innocente car c’est surtout nos filles, nos femmes, nos mères qu’il faut protéger. Car tous les hommes « savent bien ce que les autres hommes ont dans la tête ». Mais ceci est encore une autre histoire pour un autre billet... Peut-être !

lundi 6 mars 2017

Le sexe et l’amour



Certains d’entre vous vont dire que je radote, mais tant pis.

Le sexe et l’amour ! Sujet brûlant s’il en est. Sujet très viscéral surtout, ça fait partie des sujets de débat où j’ai eu le plus à faire à des réactions violentes de rejet et/ou de mépris (l’autre sujet étant les croyances). Dans ce sujet rare sont ceux qui réussissent à garder la tête froide la première fois qu’on émet l’hypothèse d’une remise en cause de leur éducation en la matière. Ne serait ce que cette phrase qui sous-entend qu’il y a des choses en la matière qui sont dues à l’éducation et non pas des vérités absolues et intransigibles. Elle provoque des réactions de reculs et des sourcils relevés. des choses telles que :
"Ce n’est pas parce que je tombe amoureux de quelqu’un d’autre que je n’aime plus mon conjoint".

Et là j’ai déjà 90% des gens qui lisent ça qui tiquent sévèrement. Certes c’est une estimation au doigt mouillé, mais c’est aussi l’expérience qui parle.
Par expérience, les discussions se décomposent ainsi :
- Moi je sais que si mon conjoint couche avec quelqu’un d’autre je le quitte avec perte et fracas, d’ailleurs si un jour je désire quelqu’un d’autre que mon conjoint, je le quitte car c’est que je ne l’aime plus. On ne peut pas aimer deux personnes en même temps !
- Ah bon ? Mais alors tu me dit qu’on ne peut pas aimer plusieurs amis ? Avoir plusieurs enfants aussi ?
- Non mais c’est pas pareil !
- Bah pourquoi ?
- Bah parce que j’ai pas envie de coucher avec mes amis ! Encore moins mes gamins !
- Normal quoi. Mais alors tu me dis qu’on ne peut pas coucher avec des personnes qu’on n’aime pas. C’est étrange parce que je suis quasiment sûr que le samedi soir en boite dans les chiottes il n’y a pas énormément de sentiment.
- Non mais c’est pas pareil !
- Bah pourquoi ?
- Bah parce que ce n’est pas pareil, là tu parles du sexe pour le sexe. Mon conjoint je l’aime.

Vous l’avez vu ? Mais si là regardez bien :
J’aime mon conjoint différemment de mes enfants et de mes amis parce que j’ai du désir sexuel pour lui
J’ai un désir sexuel différent pour lui parce que je l’aime
Les deux sont bien distincts, et pourtant ils deviennent une raison de la différence et de l’exclusion de l’autre quand ils sont posés comme ça :
J’aime mon conjoint donc je ne désir personne d’autre parce que si je désire quelqu’un d’autre c’est que je n’aime plus mon conjoint vu que je désire la personne que j’aime.
C’est un raisonnement circulaire.

Pourtant, il m’apparaît une chose simple : les deux sont distincts et mis ensemble il forme une entité enrichie. En biologie ça porte un nom : on nomme ça une symbiose.
Mais pourquoi serait-elle exclusive ? On est tous d’accord pour dire qu’on peut aimer plusieurs personnes (amis, enfants, parents, etc.), on est aussi d’accord pour dire qu’on peut tout à faire avoir du désir sexuel pour plusieurs partenaires (parfois même en même temps, voir même ensemble, mais c'est encore un autre sujet pour une autre fois). Pourquoi est ce qu’on ne pourrait pas ressentir les deux pour plusieurs personnes au même moment ?
Pourquoi, par exemple, ma femme ne pourrait elle pas m’aimer, me désirer, mais en même temps désirer et aimer un autre homme ?
Oui si je dis ça dans ce sens c'est parce que si je dis "Pourquoi ne pourrais je pas désirer et aimer une autre femme ?", j'ai tout de suite le droit à "En fait tu ne te cherches que des excuses pour aller voir ailleurs". Car comme tout le monde le sais, les femmes ont de vrais sentiments , alors que les hommes sont des bêtes lubriques, et si j’émets cette idée c'est forcément parce que j'en ai une autre moins avouable derrière la tête.
Alors oui, certes, j'ai une autre idée derrière la tête, mais ce n'est pas celle-là.

vendredi 24 février 2017

La liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres...


C'est une phase que l'on entends, et c'est souvent de la part d'une personne voulant que l'on arrête ce que l'on est en train de faire parce que cela la dérange, ou bien que ça dérange quelqu'un à coté de lui.
Certes dans un premier temps cette phrase semble être frappée au coin du bon sens. Pour vivre ensemble en parfaite harmonie il faut faire en sorte de ne pas gêner son voisin. Par exemple sur la voie publique on met des écouteurs pour sa musique, afin de ne pas imposer ses goûts, parfois douteux et rarement partagé de tous, à tout un chacun. On essaye aussi de ne pas parler trop fort dans les transport lorsqu'on reçoit un coup de téléphone afin que le wagon ne soit pas au courant de nos problèmes de plaies purulentes au scrotum. En clair on fait attention à ne pas déranger inutilement les autres en leur imposant notre présence. c'est simple comme adage suffit de le suivre et plus besoin de code pénal ou de table de lois.

Le problème est que cette phrase anodine se cache un piège. ce piège se nomme le pénible. Le pénible est un être à part, il ne s'impose pas en vous obligeant à subir sa présence directement, mais en vous empêchant d'en avoir une. C'est le pénible qui va faire une lettre de plainte parce que le samedi soir lorsque vos amis sont sortis après votre petite fête leur enfants ont parlé à voix haute dans le couloir l'espace de 10 secondes, c'est le pénible qui va vous dire que vous parlez trop fort à la machine à café au bout du couloir et qui va fermé les porte coupe-feu, alors même qu'il a refusé un bureau fermé.*
On peux aussi considérer qu'il est de la liberté de certains de ne pas avoir à subir la vision d'autres s'embrassant dans la rue car c'est indécent. Pour d'autres leurs liberté ne commencera que quand ces outrageux seront de même sexe. Il est de la liberté d'un nombre non négligeable de personne de ne pas avoir à subir des seins nus de femme sur la plage. Il se dit même qu'il est de la liberté de quelques uns ne pas avoir à subir la vision de leur cheveux, ou encore pire de la vision d'une femme non recouverte d'une tente, voir même pour certains de plus limités de la vision d'une femme tout court.
Alors que faire pour la liberté de ceux là ? Doit-on arrêter de discuter à la machine à café parce qu'un collègue n'arrive pas à travailler dès que le niveau sonore dépasse 40 dB, Doit-on y chuchoter pour ne pas déranger sa liberté de travailler au calme ?
Doit-on arrêter notre liberté à s'embrasser dans la rue parce que certains fâcheux trouvent que leur liberté est dans la décence de ne pas voir les effusion de sentiments en public.
Doit-on interdire "à nos femmes" le droit de se baigner en tenue indécente, de sortir tête nue, voir même de sortir tout court ?

Il faut manier cette adage avec méfiance car si on n'y prends pas garde ce n'est pas "la liberté des autres" qui proposera ses limites, mais "la dictature des pénibles" qui imposera sa loi.

*Toute ressemblance avec des pénibles existants ou ayant existé n'est absolument pas fortuite.

jeudi 23 février 2017

Oui je suis un bisounours ! Et alors !?



Un fois encore lors d'une discussion je me suis vu entendre cette attaque ad hominem des plus classique : "On n'est pas dans le monde des Bisounours !". si je dis attaque ad hominem c'est parce que cette phrase contient la critique que celui qui se fait cueillir par celle-ci est un candide qui croit que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes et qu'il va falloir ouvrir les yeux si possible avant de devoir couper son postérieur. Mais qu'ai je donc fait pour mériter ça ? Eh bien j'ai tout simplement dit que l'homme n'était pas foncièrement mauvais et que la fameuse phrase "l'homme est un loup pour l'homme" est un poncif totalement faux qui ne sert qu'à trouver une excuse facile à ceux qui font du mal à autrui. J'ai invoqué les recherches scientifiques montrant que l'homme a au contraire des neurones miroirs de compétition. Et que ces dernier font de l'homme un animal très empathique, et donc qui n'est pas naturellement enclin à tuer/violer/écraser son prochain, sous peine de ressentir lui même cette douleurs qu'il inflige (Ceci explique en parti pourquoi on fuit du regard les SDF par exemple, ou pourquoi tous les hommes dans une salle de cinéma se tiennent les bijoux quand le méchant se voit asséner un bon coup de pied dans les valseuse de la part de l’héroïne).

Mais là n'est pas le sujet, je trouve assez étonnant de voir comment cette phrase est devenu une excuse simple à balancer pour, si ce n'est justifier, tout au moins excuser les comportements que je qualifierais de mauvais. Une espèce de sésame pour la méchanceté. Au final j'en arrive à me dire que oui je suis un bisounours, mais que j'en suis fier. Car c'est ça qui fait que j'ai envie d'aller vers les gens au lieu de les fuir, c'est ça qui fait que je veux le bonheur des gens qui m'entoure, c'est pour ça que je ne passe pas mon temps à avoir peur.

Et si au final être un bisounours c'était être heureux ??

(Ce texte est une reprise d'un post sur G+)

Mais que viens-je faire dans cette galère ?


Mais qu'est ce que je viens faire là ? Pourquoi est ce que j'ouvre ce blog ?

Peut être tout simplement l'envie de partager mes idées, mes pensées. certains de mes amis m'on dit apprécié les lire.
Peut être aussi simplement l'envie de les coucher par écrits à un endroit où je pourrais y revenir de temps à autre pour me relire.
J'aurais pu continuer à le faire sur les réseau sociaux, mais bon, d'une mon réseau c'est G+ et uniquement celui-ci car FB m'a gentiment viré il y a quelques années pour une histoire de tableau pornographique du 19ème siècle et Twitter avec ces 140 caractères me parait très limité. Il est à mon sens un espèce de MacDo de la pensée : vite pensée, vite lue, vite évacuée. Et à part quelques fossoyeurs motivés, les followers ne retournent pas dans l'historique, quand bien même il viennent de découvrir les pensées d'une personne.

Il y a un coté narcissique à ouvrir un Blog. Penser que ses pensées pourraient intéresser d'autre que soit est assez contraire à ce qu'on se dit de l'humilité. C'est surement vrai, mais dans mon cas je mettras un bémol à cela dans le sens où je suis un fervent amateur du débat. Je n'aime pas tant que ça donné mon avis, ce que j'aime c'est le confronté à celui des autres. Aiguiser mes arguments sur la pierre des discussions animés. Tester la solidité de ceux-ci face à l'argumentaire de l'opposant. Parfois voir mon argumentaire sortir renforcé et plus affûté, parfois le voir voler en éclat sous le coup d'une dialectique efficace. Devoir ensuite récupéré les morceaux et reforgé un nouvel argumentaire moins fragile. Bref ! J'aime causer !

Mais de quoi vais je donc causer ici ? Surement des choses qui me tiennent à cœur comme la bière, la politique, le sexe, l'amour et le savoir.